Poète américano-coréen nourri au punk hardcore et au hip-hop, Myers trouva sa vocation dans les vieux sons centenaires d’artistes comme Blind Lemon Jefferson et Charley Patton. Suivant les pas de ses héros, le chanteur-guitariste utilise le blues pour dénoncer les injustices autour de lui.
Produit par Dan Auerbach qui, pour la première fois, supervisa les sessions depuis sa résidence de Nashville – un instrument à part entière dans le son du disque -, Yellow Peril dévoile un road-movie intimiste sillonnant une Amérique fracturée au lendemain de la pandémie.
Inspirés par les bluesmen pionniers des années 1930, le picking acoustique et les riffs agiles de Nat Myers sous-tendent les textes autobiographiques d’un hobo des temps modernes. Du Kansas, son état natal, au Tennessee jusqu’à New York en passant par le Kentucky, ses chansons racontent une vie en mouvement perpétuel. « J’ai toujours voyagé, et cette habitude a fini par jouer un rôle dans mon écriture et ma musique, dit-il. La vie a l’air plus simple sur la route. Il suffit juste d’atteindre la destination suivante en un seul morceau. »
Passionné de poésie (Shakespeare et Homère sont ses auteurs de chevet depuis l’adolescence), Nat Myers interprète ses premières chansons en faisant la manche dans les rues de New York. Contraint au confinement lors de l’épidémie de COVID-19, Myers décide de poster des vidéos de ses performances sur les réseaux sociaux. Celles-ci attirent bientôt l’attention de Dan Auerbach, qui l’invite dans sa résidence-studio de Nashville pour enregistrer Yellow Peril, avec l’assistance du songwriter Pat McLaughlin (John Prine, Bonnie Raitt, Taj Mahal) et du géant du blues Alvin Youngblood Hart.
Plage centrale d’un album vibrant où l’idéalisme défie les injustices, la chanson-titre “Yellow Peril” puise son origine dans le mouvement anti-asiatique apparu aux Etats-Unis durant la pandémie. « J’ai grandi sans être véritablement conscient de mes origines asiatiques, et je ne me suis rendu compte que très récemment de ma position en tant que américano-coréen. Je suis devenu très militant à ce sujet lors de la pandémie, et même si je me suis un peu calmé depuis, je soutiens complètement le Yellow Power. Je veux que ce disque donne de l’espoir à mes semblables. »